Message #1170893

[lolo]

     Après avoir masqué les corps derrière le bosquet, Bran, Valérion, Kruppe et Tessedar reprennent leur chemin dans les rues désertes de la ville. L’obscurité enveloppe les ruelles, et seuls quelques éclats de lumière émanent des rares fenêtres où les lanternes n’ont pas encore été éteintes. Des murmures et des rires sporadiques s’échappent des tavernes encore animées, mais la plupart des habitants dorment déjà profondément.

     En traversant une dernière ruelle, le groupe atteint l’auberge. Son enseigne, usée par le temps, se balance doucement sous l’effet d’une brise fraîche. La lumière chaude qui filtre par les volets entrouverts éclaire leur chemin, les guidant vers une atmosphère plus accueillante.

     Ils poussent la lourde porte, qui grince légèrement en s’ouvrant. À l’intérieur, l’ambiance est bien différente de la solitude des rues. La salle commune de l’auberge est animée mais pas bondée. Un grand foyer crépite au centre, projetant des ombres dansantes sur les murs de pierre brute. L’air est chargé de l’odeur de viande rôtie et de bière fermentée.

     Les tables, disposées de manière aléatoire, accueillent des groupes variés. Près du comptoir, un groupe de voyageurs, probablement des marchands, discute vivement. Leurs vêtements sont simples mais bien entretenus, et l’un d’eux compte des pièces dans une petite bourse en cuir.

     Dans un coin plus sombre de la salle, deux hommes et une femme discutent à voix basse. Leurs tenues évoquent plus l’aventure que la vie rurale : des manteaux de cuir épais, des armes visibles à leur ceinture, et une posture alerte qui les distingue immédiatement. L’un d’eux, un homme imposant à la peau sombre, nettoie une lame courbée avec une précision méthodique.

     Au centre de la pièce, un homme d’apparence joviale joue de la vielle à roue, attirant quelques clients autour de lui, dont une femme aux cheveux tressés portant une robe aux motifs étranges qui semblent évoquer une culture lointaine.

    Un autre client attire l’attention : assis seul à une table près de la cheminée, il est drapé d’une cape sombre, et bien que son visage reste en grande partie caché, l’éclat de ses yeux perçants est visible depuis l’entrée. Il joue distraitement avec une bague d’argent à son doigt, ses mouvements calculés trahissant une certaine habitude de l’observation.